jeudi 4 décembre 2014

Home.






La voiture va plutôt vite. Parfois sans prévenir je mets à avoir peur. J'ai peur qu'on parte dans le décor. De me réveiller avec lui à côté de moi le visage rouge et de hurler son nom. J'en ai les larmes aux yeux. Yeux que je ferme rapidement comme on éteint la télé en se levant du canapé. J'adore le regarder conduire. Surtout ses cils. Ils sont longs, j'ai l'impression qu'ils font l'amour à ses pommettes. Et puis ses mains sur le volant, avec ses doigts fins, musclés qui me donnent des petits frissons de plaisir quand ils viennent se coucher sur ma cuisse. J'adore cette idée de lui et moi en mouvement sur la route. J'adore ce moment d'entre deux, on est pas encore arrivés, à peine partis, dans la ville lumineuse. Les feux, les virages serrés, les petites routes pavées. Les monuments antiques éclairés qui subliment la ville, veillent sur elle comme des totems. On sent bon la douche à peine faite, son polo est propre et mon mascara tout juste posé. On est frais. Sur le qui vive et la musique nous accompagne comme des artistes avant de monter sur scène.
Avec amour.
Giu

jeudi 13 mars 2014

Un bus



Je me souviens de Lucie et moi dans ces bus. Je suis toujours hallucinée par la facilité avec laquelle on se mettait à pioncer. Enveloppées par la chaleur, nos paupières se fermaient en moins de deux. On se réveillait une demi-heure ou une heure plus tard, secouées par un arrêt brusque ou une route remplie de nids de poule. On avait la bouche sèche et on se regardait en se marrant. On se racontait l'étrange position de l'une ou l'autre quand elle dormait. Lucie riait toujours de ma bouche grande ouverte. On était sacrément bien, perdue dans ce bus poussiéreux sur les routes du Costa Rica. On se rendormait vite jusqu'au prochain arrêt. Ces trajets ne sont pas spécialement marqués d'événements mémorables, mais ils restent en moi, gravés aussi profondément que le reste du voyage.

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